Le Lustou c'est un gros morceau. 1700m depuis le parking de Fredançon.
C'est à 4 que nous partons ce samedi de canicule pour monter dormir à la cabanne de la niscoude, coupant ainsi la montée en deux étapes.
Ce premier jour de rando ne sera pas long. On commence donc par un picnic au bord du torrent ...
Il était prévu 3h de montée, mais les filles partent en mode rapide en papotant. Nous ne mettrons que 2h de raide montée dans la forêt avant d'entendre la source qui annonce la cabanne.
Une fraîcheur bien venue car même à plus de 2000m ça chauffe. La cabane est toujours aussi chouette sur ce replat à la vue dégagée sur les sommets du Rioumajou.
Le Batoua nous domine, le pic d'Aret nous montre sa face la plus escarpée et le Lustou apparaît derrière la crête qui le sépare de la vallée de la Niscoude.
La cabane est un peu limite pour 4, mais j'ai pris mon tarp pour celles qui veulent dormir dehors. En attendant la soirée je le pose en hauteur pour nous protéger du soleil et c'est au frais que nous faisons deux parties de Sea Salt & Paper, petit jeu facile à transporter.
Marianick avoue ne rien comprendre aux règles, mais elle gagnera haut la main la première partie ... Aurait-elle triché ?
Petit tour au torrent proche pour se rafraîchir et chacun se pose au soleil avec un livre
Le soir approche. Un tour à la source permet de refaire le plein et on prépare l'eau chaude qui fait gonfler les lyophilisés et la semoule du repas. Ce n'est décidément pas de la grande cuisine...
Pour la nuit, Véronique et Florence dormiront sous le tarp, Marianick prendra le banc dans la cabane et je dormirai sur le lit ã étage.
Personne ne fera une nuit parfaite mais on sera au frais.
Réveil à 6h30, eau chaude, déjeuner rapide et nous partons après un dernier passage à la source car nous n'aurons plus d'eau avant de redescendre vers 1900m.
La première partie de ce deuxième jour se fait hors chemin, pour remonter le vallon de la Niscoude jusqu'à un passage à moutons qui permet d'atteindre un petit col et basculer dans la vallée du Lustou. Je l'ai repéré sur les photos satellite et marqué sur ma carte mais on le devine de loin.
Au col le soleil nous atteint. La large combe et le sommet du Lustou se dévoilent. On doit tout traverser pour atteindre la crête en face.
Ébloui par le soleil je ne vois pas bien le passage du haut. On vise donc le passage de la voie normale, plus bas et évident.
Quelques brebis sans patou broutent tranquillement et s'écartent sur notre passage. A l'approche du chemin de descente on laisse dans un coin les affaires de bivouac dans mon sac à dos et un grand sac poubelle.
Plus léger nous attaquons la crête, plus ou moins sur un chemin. Les pelouses laissent la place au tas de cailloux.
Ce final impressionne mais une trace permet de remonter la crête sans difficulté jusqu'à l'antécime et son superbe bivouac en mur de pierres. D'ici on pourrait assister au lever et au coucher du soleil.
Deux jeunes arrivent par un couloir croulant. Ils viennent du parking et seront les seuls humains rencontrés ce week-end.
Les sacs sont posés pour les 100 derniers mètres où il faut chercher le passage le plus facile et poser les mains. Je refais quelques kairns pour ne pas se perdre à la descente.
Nous sommes en haut à 12h après 4h de montée. Vue à 360 sur les Posets, le Mont perdu, le Vignemal, le Néouvielle, le pic du Midi et la plaine du Gers.
La faim nous pousse à redescendre à l'antécime où nous avons tout laissé. Les kairns sont bien utiles pour retrouver le passage.
Repas seuls au monde en profitant encore un peu de la vue. On voit même les pelouses de Fredançon entre nos pieds, 1700m plus bas.
Pour la descente nous empruntons la petite traversée un peu sous le bivouac. Invisible ce matin à cause du soleil, on voit bien le passage maintenant. Ceci nous évite les cailloux croulants de la crête de montée.
Un petit passage sur névé pour jouer et nous retrouvons le matériel laissé le matin.
Reste plus que 1200m environ. Après un chemin de moutons qui ne va pas tout à fait dans la bonne direction et un passage hors piste nous retrouvons le vrai chemin.
A la vieille cabane de berger vers 1900m on cherche la source pour refaire le plein ... Elle est en fait plus bas.
Pause en traversant le torrent pour se mouiller car plus on descend plus la température monte.
Le retour au parking est encore long et les jambes commencent à souffrir, mais la forêt approche avec son semblant de fraîcheur.
La piste que nous avons prise la veille est enfin là. Elle fait 1,8km mais les filles ne s'en souviennent pas trop car trop de papotages la veille ...
Arrivés à la voiture un peu avant 18h, soit presque 10h de rando.
Le Lustou se mérite ... donc petite bière a Arreau avant de rentrer.